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    Le tombeau de François II à la cathédrale de Nante Il est rare que le soleil écrase la place Graslin de touffeur, surtout à 19 heures. L’été prend sa revanche. Ils veulent de la chaleur ? En voilà. On ne va quand même pas se plaindre. Trop d’eau, trop froid, trop chaud. Y a-t-il quelqu’un pour s’enthousiasmer dans la salle ? Regardez les athlètes des JO : ils perdent, ils sont déçus, ils font avec. Un claquage ? A peine s’ils grimacent. J’admire. Et pourtant on ne peut pas dire que je vénère le monde du sport. Remarquez, j’ai pas moufté quand je me suis brûlée ce matin en mettant mon cake au four.

    Mon chat est affalé sur le plaid Linvosges du canapé. Pour un peu, il s’éventerait, précieux comme il est. La scène, faiblement éclairée par une lampe d’appoint, semble tirée d’un magazine de design. C’est décoratif un chat.

    De mon balcon nantais, je récapitule mes dernières découvertes urbaines, après une pause à la mer. Je suis retournée voir les gisants de la cathédrale, qui prennent toute leur ampleur quand on contemple le tombeau depuis le petit promontoire installé pour le Voyage à Nantes. Les drapés sont saisissants, en marbre blanc de Carrare. Le sculpteur Michel Colombe, qui d’ailleurs œuvrait à Tours, était septuagénaire quand Anne de Bretagne lui commanda (il s’agissait de ses parents) ce que l’on considère désormais comme un chef-d’œuvre. En particulier les grandes statues des angles qui volent volontiers la vedette aux gisants. Normal, ce sont les vertus cardinales !

    Mais l’heure est venue de vous parler d’une autre vedette. Figurez-vous qu’il y a quelques jours, une rosalie des Alpes a atterri sur le balcon sus-nommé alors que nous étions à table. Les filles ont crié (ah, les filles…). Moi, je n’en croyais pas mes yeux. « Une rosalie des Alpes ! », me suis-je exclamée. Et de fait, il s’agissait bien du coléoptère que j’ai cherché maintes fois sur des trognes ou des vieux troncs. J’ai attrapé délicatement le longicorne bleu cendré tacheté de noir, au grand dam des filles, pas tranquilles. Et si ça piquait ? Et si ça mordait ? Rien de tout ça. La rencontre fut brève, mais intense. Ma rosalie s’en est allée, envolée lourdement avec ses antennes en bandoulière. Et les filles se sont calmées. Que pouvait bien faire cette espèce rare et protégée dans le parc, certes vaste, de la résidence ? Est-elle venue pour le Voyage à Nantes ?

    Minuit a sonné sur le balcon-belvédère. Une légère brise agite les branches des grands arbres du parc que je ne vois plus. Je pense à Rosalie et j’entends la hulotte. C’est chouette.