« Love at first sight » des Gist. J’avais même réussi à dénicher le 45 tours de ce qui inspira l’une de mes chansons préférées d’Etienne Daho, « Paris le Flore ». J’ai tout de suite reconnu le début. Comme le parfum d’un amour trop aimé qui ravive des souvenirs. Habit rouge, Patchouli Patch. Quand bien même je remettrais la main sur ce vinyle, je n’ai plus de platine pour le passer et poser le diamant du bras fébrilement sur le premier sillon – surtout, ne pas rater l’intro avec les cris de moineaux et de corneilles (j’imagine un paysage de labour en hiver). En bonne compulsive que je suis, me voilà réduite à l’écouter sur YouTube, comme l’adolescente transie que je fus devant le bel Etienne, dont la coupe, à l’époque, n’était pas sans rappeler celle du non moins beau Louis Garrel.
Adolescent, on le redevient devant un film de Christophe Honoré, a fortiori devant Les Bien Aimés, titre à la fois simple et précieux – qui ose encore, ma foi, désigner ainsi son adoré(e) ? Ça captive, ça palpite, on aimerait que ça dure tant c’est limpide et tant on s’y retrouve, malgré des époques et des lieux qu’on n’a pas forcément connus. L’hôtel Kuntz, j’en mettrais ma main à couper, va devenir un mythe. J’ai vérifié : il existe. Dans le 10e, pas très loin de mon ancien appartement. Je meurs d’envie d’y réserver une chambre avec un vieil amant, les escarpins en moins ! C’est 74 euros la twin avec une déco ringard. La réclame, sur Internet, y garantit « un souvenir inoubliable ». Quant à la rue Stephenson, située à la Goutte d’Or, elle porte le nom de l’ingénieur anglais qui construisit la première locomotive. « I was waiting at the station when the train came in », chante Stuart Moxham dans le générique de fin. Ça tombe bien.
Des années que je n’avais pas entendu ce morceau. Quinze ans peut-être ? Adolescent, on le redevient devant un film de Christophe Honoré, a fortiori devant Les Bien Aimés, titre à la fois simple et précieux – qui ose encore, ma foi, désigner ainsi son adoré(e) ? Ça captive, ça palpite, on aimerait que ça dure tant c’est limpide et tant on s’y retrouve, malgré des époques et des lieux qu’on n’a pas forcément connus. L’hôtel Kuntz, j’en mettrais ma main à couper, va devenir un mythe. J’ai vérifié : il existe. Dans le 10e, pas très loin de mon ancien appartement. Je meurs d’envie d’y réserver une chambre avec un vieil amant, les escarpins en moins ! C’est 74 euros la twin avec une déco ringard. La réclame, sur Internet, y garantit « un souvenir inoubliable ». Quant à la rue Stephenson, située à la Goutte d’Or, elle porte le nom de l’ingénieur anglais qui construisit la première locomotive. « I was waiting at the station when the train came in », chante Stuart Moxham dans le générique de fin. Ça tombe bien.