Ahhh… Pfff… Ouhh… Plouf… Je vais manquer d’onomatopées pour décrire l’état de béatitude dans lequel ce séjour à La Clairière me met. Déjà 24 heures dûment… ramollies, en peignoir entre le spa et le lit. Bon, il y a bien eu la pause dîner (délicieux, arrosé d’un pinot noir bio) et le petit déjeuner gargantuesque, avec des pains sublimes, du kougelhopf (on est en Alsace, au fait, à La Petite-Pierre) et des crêpes à se damner. Pas une once de neige dehors mais une immense forêt dénudée, celle des Vosges du Nord, classée réserve mondiale de biosphère par l’Unesco.
J’ai beau aimer ce paysage, j’avoue ne pas mettre un pied dehors. Trop bien dedans. Ce matin, tout a commencé par un soin en baignoire duo chargée en oligo-éléments, suivi d’un modelage relaxant divin. Lecture en salle de repos sur des lits électriques très confortables, face à la forêt. Puis une demi-heure de longueurs dans la très belle piscine intérieure, seule. C’est la plus propice à la baignade (28 degrés) ; l’autre, non moins agréable (30 °C), est dehors. Plus petite mais dotée d’hydrojets efficaces, elle jouxte le « whirlpool » (comprenez jacuzzi) où je mitonne régulièrement à gros bouillons. De là, j’observe derrière la large baie vitrée le petit être brun qui en sonde les profondeurs tel un cachalot. Il disparaît dans la vapeur d’eau et je ne vois bientôt plus que ses pieds qui disparaissent à leur tour dans l’eau noire, à la verticale. Une drôle de bestiole échevelée réapparaît alors plus loin, façon grèbe huppé.
Après ces ablutions salutaires, voici venu le temps des étuves. Quatre étapes pour cuire à point : un passage au tépidarium-caldarium, à la chaleur douce et humide, idéal avant le véritable bain de vapeur, à la température plus élevée. On passe ensuite à la chaleur sèche du light sauna (60 degrés) avec chromothérapie. Une pause rafraîchissante dans le pédiluve, histoire de stimuler la circulation, et on fait moins la maline dans le sauna finlandais à 80 degrés. Il faut dire que, si on fait les choses bien, on s’immerge pour finir dans un bac à eau glaciale… mais revitalisante. Ça m’a rappelé la Laponie, où j’étais sortie du sauna direct sur la neige, ou encore le bain nordique d’Alta Terra, dans la Cantal. Le choc thermique procure une forme d’ivresse très particulière. On en tituberait presque ! Autre plaisir saisissant du spa de La Clairière, se masser le visage brûlant avec les glaçons de la fontaine à glace : comme un combat du froid et du chaud sur la peau. Un petit » shoot » aux essences bienfaitrices de pin dans le bol d’Air Jacquier et c’est l’extase assurée. Quel bol ! Que d’eau ! Je vais finir par ne plus être étanche…