Rien à voir avec le film de Kieslowski. Le blanc, c’est juste la couleur (bien que ça n’en soit pas une) qui domine depuis mon arrivée dans le Cantal. Le blanc immaculé du plateau de Pailherols, célèbre pour sa fabuleuse Auberge des Montagnes, dont j’entendais parler depuis presque deux décennies. Le blanc cotonneux percé par la motoneige de Bertou, le vaillant pisteur alpiniste – « vingt ans de boutique » – qui m’a promenée avec dextérité sur les sommets embrumés du Lioran. Le blanc laiteux de l’œuf cocotte aux morilles cuisiné avec brio par Bruno, à l’Auberge d’Aijean. Le blanc éblouissant du Puy Mary, que l’on atteint sans peine en raquettant une bonne heure depuis le col de Serre. Blanc comme l’ivoire de mammouth des incroyables couteaux que possède Valéry Besse, collectionneur et antiquaire captivant de L’Âge de bronze, à Murat. Blanc comme l’un des thés qu’apprécie Jean-Christophe Maurin, propriétaire du salon de thé La Maison de Justine… où il rend hommage à Dalida avec délicatesse. Les physiciens considèrent que le blanc est une valeur, non une couleur. Alors, oui, le Cantal est bien blanc.